Dis Monsieur UNIFED, dessine moi une CCU ?

Ô doux rêveurs...

La négociation d'une CCU pour le secteur associatif est l'une des principales causes de tensions et de désaccords entre FO et les autres syndicats. Pourquoi ?

Si de base Force Ouvrière n'est pas contre sur le papier pour une convention qui améliore toutes celles existentes (au contraire même) la réalité est bien loin de tout ça, et le réveil fait mal.

• A ce jour plusieurs conventions sont menacées car sont dénoncées par les employeurs (ex la FEHAP pour la CCN 51) qui veulent tirer vers le bas les avantages qu'elles peuvent procurer pour faire des économies.. sur le dos des salariés.

• A partir de là, négocier une CCU alors que pour certains leur propre convention voit au dessus de sa tête une épée de damoclès établit d'entrée de jeu un rapport de force inégalitaire et défavorable pour les organisations syndicales au détriment des patrons qui eux sont en position de force pour négocier. Et quand on voit la difficulté à établir un rapport de force égalitaire rien que pour la FEHAP, on imagine pour une CCU.

• Ce rapport inagalitaire peut faire perdre bien plus de plumes qu'il ne peut en faire gagner :

Prenons un IDE de la CCN 51 actuelle, qui toucherait en début de carrière 1700€ net / mois. Admettons que la CC 51 ait les grilles les plus avantageuses de toutes les conventions qui iraient dans une CCU.

Admettons que la FEHAP dégomme la CCN 51 et qu'il ne touche plus que 1600€/mois net.

Pour une CCU, les syndicats demanderaient normalement un salaire net >  1700€ par mois, dans le cadre d'une amélioration du salaire. Or, dans une logique de patron, ils pourraient tout à fait proposer moins de 1600€ voir 1600 €, soit c'est à dire s'indexer au mieux sur le salaire le plus avantageux déjà existant parmi tous. Mais ça, c'est dans le meilleur des cas.

Or, nous sommes dans une logique et une politique de profits et d'économies. S'indexer sur le salaire le plus haut aura un coût pour les employeurs qui verront surement ça d'un oeil tout sauf altruiste. Donc l'indexage sur le salaire le plus fort est probablement le meilleur des cas..

Autre exemple, toujours dans le même contexte, l'employeur propose un salaire à 1620€ / mois en réponse à un 1700+ demandé. Immaginons une levée de boucliers des syndicats, la réponse de l'employeur serait : C'est ça ou je vous laisse à 1600€, à prendre ou à laisser... Mais il pourrait tout aussi bien annoncer un salaire à 1550 € net mensuel, toujours dans le cadre d'une harmonisation vers le bas, et des économies..pour lui.

C'est pour ces raisons entre autre que Force Ouvrière à ce jour ne revendique pas de convention collective unique, surtout en période de dénonciations des conventions collectives déjà existantes, et sur fond de politique de rigueur et d'austérité.

Ce n'est pas aux salariés de payer la rigueur et l'austérité !